La Brigade d'intervention de la MONUSCO ouvre le feu et tue deux civils à Kasindi.

Des militaires de la Brigade d’intervention de la force MONUSCO, de retour de congé en Ouganda, ont ouvert le feu au poste frontalier de Kasindi, faisant deux civils et plusieurs blessés. Selon des témoins, ils ont tiré sur les civils avant de forcer la barrière.

"Un incident grave s'est produit, ce dimanche matin, à Kasindi, à la frontière entre la République démocratique du Congo et l'Ouganda. Au cours de cet incident, des militaires de la Brigade d'intervention de la force MONUSCO, de retour de congé, ont ouvert le feu au poste frontalier pour des raisons inexpliquées et forcé le passage", déplore, dans un communiqué, la représentante spéciale du secrétaire général des Nations-Unies et chef de la MONUSCO Bintou Keita.

"Cet incident grave a causé des pertes en vies humaines et des blessés graves", précise-t-elle, "profondément choquée et consternée".

Auteurs de la fusillade aux arrêts

"Face à ce comportement inqualifiable et irresponsable, les auteurs de la fusillade ont éte identifiés et mis aux arrêts en attendant les conclusions de l'enquête qui a d'ores et déjà commencé en collaboration avec les autorités congolaises".

Bintou Keita signale également que "les contacts ont été également établis avec le pays d'origine de ces militaires pour qu'une procédure judiciaire soit initiée urgemment avec la participation des victimes et des témoins, afin que des sanctions exemplaires soient prises dans les meilleurs délais".

2 morts, selon le gouvernement congolais

Le gouvernement de la RDC, pour sa part, "condamne et déplore vigoureusement cet incident malheureux dont le bilan provisoire fait état de deux compatriotes décédés et 15 autres blessés à la suite des coups de feu tirés par des casques bleus d'un contingent de la Brigade d'intervention de la Monusco en provenance de l'Ouganda et de leur passage en force à la frontière".

Dans un communiqué, son porte-parole "rassure que des dispositions requises sont en cours pour assurer la prise en charge matérielle et judiciaire consécutive à ce drame".

Patrick Muyaya révèle que "le gouvernement, conjointement avec la MONUSCO, a initié une enquête pour établir les responsabilités, connaître les motivations d'un tel forfait et obtenir des sanctions sévères à l'encontre des casques bleus à la base de ce drame qui sont, du reste, déjà aux arrêts".

Pour lui, "les casques bleus concernés ne pourront plus, de ce fait, faire partie des contingents de la MONUSCO, en attendant l'aboutissement du Plan de retrait de cette force onusienne de la République Démocratique du Congo".

Pour l'instant, "le gouvernement de la République appelle au calme la population congolaise en général, et particulièrement, celle de Kasindi et de toute la province du Nord-Kivu. Et rassure qu'il veillera à ce que pareil incident ne se reproduise plus".

Pendant ce temps, plusieurs jeunes gens manifestent dans quelques villes de l'Est pour exiger le départ de la MONUSCO, jugée inefficace. Des manifestations qui ont officiellement fait 15 morts dont 3 casques bleus.