Le Rwanda n'est pas un partenaire international fiable selon Human rights watch.

Les dernières attaques du président Paul Kagame contre les droits de l'homme s'ajoutent aux preuves de plus en plus nombreuses que le Rwanda n'est pas un partenaire international fiable et que le plan du Royaume-Uni d'envoyer des demandeurs d'asile au Rwanda est basé sur des mensonges et une politique cynique. Ces propos sont de l'ONG américaine de défense des droits de l'homme Human Rights Watch après l'annonce, lundi, du président Kagame de ne plus accueillir de réfugiés en provenance de la RDC.

"Nous ne pouvons pas continuer à accueillir des réfugiés pour lesquels, plus tard, nous serons tenus responsables d'une manière ou d'une autre, ou attaqués. L'insécurité dans l'Est de la RDC n'est pas un problème du Rwanda", a notamment déclaré le maître de Kigali devant le Sénat Rwandais.

Cette déclaration est, à n'en pas douter, une parfaite illustration de la politisation des droits des réfugiés opérée par le régime de Kigali qui a conclu avec le gouvernement britannique un curieux accord d'environ 145 millions de dollars pour l'accueil des demandeurs d'asile arrivés "irrégulièrement" au Royaume-Uni.

Londres interpelée...

Londres a vainement tenté de justifier cette stratégie en affirmant que "le Rwanda a une solide expérience en ce qui concerne l'accueil des réfugiés dont environ 76 000 sont issus de la RDC".

Ce qui vient d'être contredit par Paul Kagame en personne avec ses dernières attaques contre les droits des réfugiés.

Cette sortie du président Rwandais est le dernier épisode de vives tensions entre Kigali et Kinshasa depuis la résurgence du groupe terroriste M23 qui, depuis juin 2022, occupe quelques territoires du Nord-Kivu.

Comme il le faisait déjà il y a dix ans, le Rwanda soutient et porte à bout de bras ce mouvement armé.

De récentes enquêtes menées par le groupe d'experts des Nations-Unies sur le Congo ainsi que des recherches de Human Rights Watch ont identifié des preuves selon lesquelles le Rwanda ne se contente pas seulement de fournir un soutien logistique au M23, mais intervient également directement sur le sol Congolais avec ses propres troupes pour renforcer les rangs du groupe armé ou combattre à ses côtés.

Selon le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés, la reprise des hostilités par le M23, l'armée Congolaise et divers autres groupes armés a contraint plus de 520 000 personnes à fuir leurs foyers.

A quand le gel du soutien britannique au Rwanda?

Alors que le conseil de sécurité de l'ONU vient de publier son rapport d'experts sur le soutien de Kigali au M23, la réaction de la Grande Bretagne, membre permanent , bien qu'ayant voté la résolution, est très observée, Londres ayant conclu avec le Rwanda, des accords controversés pour la sous-traitance de ses réfugiés.

A situation identique, par exemple, le Royaume-Uni n'agit pas de manière similaire avec le Rwanda qu'en 2012 où, pour son soutien au M23, il annonçait le gel de son soutien budgétaire au gouvernement rwandais.

« Le gouvernement britannique ne débloquera pas son prochain versement d'aide budgétaire au Rwanda », déclarait alors la secrétaire au développement, Justine Greening, en raison de la violation des principes de partenariat énoncés dans le protocole d'accord entre les deux pays.
« Le gouvernement a déjà fait part de ses préoccupations concernant des informations crédibles et convaincantes sur l'implication du Rwanda avec le M23 en RDC », déclarait à l'époque la ministre britannique.

A l'époque, le gouvernement était de coalition conservateur et libéral démocrate (2010 à 2015)

En même temps qu'il bloquait le paiement de 21 millions de livres sterling, Londres annonçait que le DFID (coopération britannique) allait fournir une aide supplémentaire de 18 millions de livres sterling pour les besoins humanitaires immédiats en RDC, « pour venir en aide à 100 000 personnes par 3 mois d'aide alimentaire d'urgence, ainsi qu'un accès à de l'eau potable, des articles ménagers essentiels et une éducation d'urgence pour plus de 130 milles personnes ».