Sommet de l’EAC : les Chefs d'Etat exigent la cessation immédiate des hostilités en RDC .
Les Chefs d'Etat de l'EAC recommandent la cessation immédiate des hostilités entre les FARDC et les groupes armés sur toutes les lignes de fronts dans l'Est de la RDC et la poursuite du déploiement des troupes d’autres pays de cette communauté.
Cette décision a été prise à la clôture des travaux du XXe sommet extraordinaire des Chefs d'Etat de l'EAC samedi 4 février à Bujumbura, au Burundi. Un communiqué final a été lu en anglais et en kiswahili par le secrétaire général de l'EAC, le Kenyan Peter Matuki.
Tous les protagonistes engagés au front sont priés de se retirer. Et les chefs d'état-major des armées des pays membres sont convoqués dans une semaine. Ces chefs militaires fixeront le timeline du retrait des groupes armés rebelles et informeront les Chefs d'Etat sur les modalités du déploiement des forces de l'EAC dans l'Est de la RDC. Tout ce processus sera accompagné par le dialogue de tous les groupes armés.
Le président en exercice de l'EAC dénoncera la violation de ces directives et des mesures seront prises ensemble avec tous les Chefs d'Etats. Les présidents présents aux travaux de Bujumbura ont recommandé au Soudan du sud, à l'Ouganda et au Burundi de poursuivre la contribution de leurs troupes à l'Est de la RDC et demandent aux FARDC de faciliter ce déploiement sur le terrain.
Ce 20e sommet extraordinaire de Bujumbura a permis au président la RDC, Félix-Antoine Tshisekedi et à celui du Rwanda Paul Kagame, d'échanger pendant plus de trois heures, en présence des présidents Evariste Ndahishimiye et William Ruto. Museveni yoweri et Samia Hassan ont quitté la salle peu avant le communiqué final.
Six Chefs d'Etat dont Félix-Antoine Tshisekedi de la RDC, Paul Kagame du Rwanda, William Samuel Ruto du Kenya, Yoweri Museveni de l'Ouganda et Samia Hassan de la Tanzanie ainsi qu'un délégué du Président sud soudanais Salva Kiir ont pris part à ces travaux avec leurs experts sous la facilitation du Président en exercice de l'EAC et chef d'Etat burundais, Evariste Ndahishimiye.
Felix Tshisekedi au commandant de la force de l'EAC : « Ne favorisez pas le M23 ».
A cette occasion, le Président Felix-Tshisekedi a interpellé le commandant de la Force régionale des États de l'Afrique de l'Est : « Ne favorisez le M23. Ce serait dommage que la population s'en prenne à vous. Vous êtes venus pour nous aider et non pour avoir des problèmes. Soyez attentifs à cela, communiquez avec la population », a rappelé Félix Tshisekedi.
Depuis des semaines, les marches sont organisées dans les principales villes du Nord et Sud-Kivu pour exiger le départ des forces de l'EAC, jugée inutile. Elle devrait entrer en action pour contraindre le M23 à se retirer des positions qu'il occupe. Cette force n'a déclenché aucune action, dénonce la population.
Le gouvernement congolais avait pris acte, le 18 janvier, du refus du M23 d'exécuter les recommandations du sommet de Luanda, qui lui exigeait de se retirer de ses positions au Nord-Kivu.
Le ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, dans un communiqué, avait rappelé que ce mouvement rebelle devrait quitter ses positions au plus tard le 15 janvier conformément à la programmation de la force de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC).
Ce retrait, selon lui, devrait permettre le rétablissement de l'autorité de l'Etat dans ces zones et le retour des populations congolaises à leurs milieux d'origine.