COP 27 : Mise en garde de l’ONU, Discours de Macron, Ce qu’il faut retenir du début de la conférence.
Sous pression pour renforcer leurs engagements climatiques face à un réchauffement qui s’emballe et apporter un soutien financier aux pays pauvres, près de 100 chefs d’État et de gouvernement se retrouvaient ce lundi 7 novembre 2022 à Charm el-Cheikh (Égypte) pour la 27e conférence mondiale sur le climat de l’ONU. Voici qu’il faut en retenir.
Près de deux cents pays se réunissent du 6 au 18 novembre à Charm El-Cheikh, en Égypte, pour la vingt-septième conférence de l'ONU sur le climat. Plus de 40 000 personnes de 196 pays, dirigeants, négociateurs et membres de la société civile, sont attendues dans la station balnéaire située entre le désert de la péninsule du Sinaï et la mer Rouge. La Cop27 doit tenter de faire progresser la lutte contre le dérèglement climatique.
Ce lundi 7 et mardi 8 novembre, plus de cent chefs d'État et de gouvernement sont attendus à la tribune, mais peu de représentants du G20 seront présents, alors qu'ils pèsent pour 80 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Voici ce qu'il fallait retenir de la deuxième journée de la Cop 27. https://www.cop27.eg/#/presidency/events.
La « solidarité » ou le « suicide collectif » ?
Le secrétaire général de l'ONU a ouvert le bal ce lundi 7 novembre avec une mise en garde sans équivoque : « L'humanité a un choix : coopérer ou périr. C'est soit un Pacte de solidarité climatique soit un Pacte de suicide collectif », a déclaré Antonio Guterres qui a répété son appel à la création d'un « pacte historique entre les économies développées et en développement, un Pacte de solidarité collective ». Il a également appelé à faire plus pour aider les pays les plus vulnérables à faire face aux « pertes et dommages » déjà subis en raison des tempêtes, inondations, sécheresses et autres événements extrêmes qui se multiplient. Alors que cette question est un des points de négociations les plus sensibles, « obtenir des résultats concrets sur les pertes et dommages sera la mise à l'épreuve des engagements des gouvernements pour un succès de la COP27 ».
Macron promet un « programme de préservation positive »
« Nous devons à la fois sortir nos économies du charbon et aider les émergents à le faire au plus vite », a déclaré Emmanuel Macron lors de son allocution en Égypte avant d'annoncer la France investira un milliard d'euros pour accompagner l'Afrique du Sud à sortir du charbon, « avec une stratégie qui repose sur le renouvelable, le nucléaire, les économies d'énergie ». Le président français a également plaidé pour une « interdiction de toute exploitation des grands fonds marins ». Il a aussi promis la mise en place de « programme de préservation positive » pour protéger les « écosystèmes critiques : les forêts anciennes, les tourbières, les mangroves ou les zones humides ».
L'association écologiste Greenpeace s'est félicitée « de son annonce sur l'exploitation minière en eaux profondes » mais a regretté « un discours global sur la question climatique qui reste creux, un immobilisme coupable au regard de l'urgence à agir ».
Des absences notables
USA, Chine, Inde. Les dirigeants des trois puissances économiques les plus émettrices de la planète ont brillé par leur absence. Leur coopération paraît pourtant cruciale. Joe Biden retenu aux États-Unis par les élections de mi-mandat a prévu une visite express le 11 novembre. Le président chinois Xi Jinping ne viendra pas en Égypte, pas plus que son homologue indien. Joe Biden et Xi Jinping pourraient toutefois se rencontrer à Bali en marge du G20 qui se tiendra le 15 et 16 novembre.
1,4 milliard € pour aider les petits agriculteurs.
Face aux actions insuffisantes des États, la bonne nouvelle du jour est venue de la Fondation Bill and Melinda Gates. L'organisation philanthropique créée par le cofondateur milliardaire du géant de l'informatique Microsoft a annoncé que des petits agriculteurs en Afrique et en Asie bénéficieront d'une donation de 1,4 milliard d'euros.
« Les effets du changement climatique sont déjà dévastateurs et à chaque fois que le monde retarde son action, plus de gens souffrent et les solutions deviennent plus complexes et coûteuses », a déclaré le directeur général de la Fondation Gates, Mark Suzman.
Les sommes débloquées seront distribuées sur quatre ans pour favoriser des innovations leur permettant de mieux résister aux sécheresses, aux canicules et aux inondations extrêmes amplifiées par le changement climatique. Des experts ont accueilli favorablement ces annonces tout en insistant sur le fait qu'un soutien plus large était nécessaire.