La présence militaire rwandaise en RDC et les «mensonges » de Paul Kagame.

Paul Kagame a, au cours d'une conférence de presse, nié la présence des militaires rwandais sur le sol congolais, ce qui contraste avec la réalité. Ce qu'il faut retenir d'abord est que le mensonge est une culture au Rwanda, c'est un mode de vie chez les rwandais. Si sous d'autres cieux, le mensonge est une anti-valeur, un péché mortel dans les pays à culture chrétienne, santan lui-même étant le «père du mensonge» ,chez les rwandais, plutôt ,la «vérité tue ». «Ukuli kurazirwa», disent-ils.

 

Paul Kagame a, au cours d'une conférence de presse, nié la présence des militaires rwandais sur le sol congolais, ce qui contraste avec la réalité. Ce qu'il faut retenir d'abord est que le mensonge est une culture au Rwanda, c'est un mode de vie chez les rwandais. Si sous d'autres cieux, le mensonge est une anti-valeur, un péché mortel dans les pays à culture chrétienne, santan lui-même étant le «père du mensonge» ,chez les rwandais, plutôt ,la «vérité tue ».  «Ukuli kurazirwa», disent-ils.

 

«UBWENGE», mot qui n'a pas d'équivalent en français ni toute autre langue, désigne l'«intelligence à la rwandaise» et se définit par le mensonge, la ruse, la malignité, la médisance, la calomnie, la duplicité, la dissimulation et la fourberie. C'est tout ce qu'on inculque à un enfant rwandais dès le bas âge. On l'apprend à mentir sur tout : ce qu'il a mangé, où est-ce qu'il va, où est le papa, quel est son nom, etc. On mesure l'intelligence d'un enfant rwandais par l'habilité à mentir, à répondre à ces petites questions sans tenir compte de l'éthique.

 

En arrivant au Rwanda la «culture du mensonge est la toute  première chose à laquelle les européens furent confrontée. Il est écrit dans l'article de l'Abbé tutsi Stanislas Bushayija titré «  Aux origines du problème Bahutu au Rwanda », dans la Revue Nouvelle, Tome XXVIII, N° 12 de décembre 1958, pp. 594-597 ,que  : «… Savoir travestir la vérité, donner le change sans éveiller le moindre soupçon est une science qui fait défaut à l’Européen et que le Mututsi est fier de posséder ; le génie de l’intrigue, l’art du mensonge sont à ses yeux des arts dans lesquels il s’enorgueillit d’être fort habile : c’est là le propre du Mututsi et, par contagion et par réflexe de défense, de tout Munyarwanda ».

 

Une multitude d'auteurs parmi lesquels les explorateurs, les colonisateurs, les pasteurs, les prêtres, les missionnaires, les professeurs, les docteurs et les savants, y compris des rwandais comme, entre autres, Charles Ntamapako, Valens Kajeguhahakwa,Thomas Kamanzi et et Antoine Nyetera de la lignée royale tutsi, a déjà écrit sur la «culture du mensonge » du peuple rwandais.

 

La naissance même du Rwanda est fondée sur les mensonges d'ou le «mythe fondateur rwandais» avec les «descendants du ciel ». Ce sont des mythes qui avaient été créés pour conquérir et dominer sur des peuplades, le Rwanda actuel étant le fruit des conquêtes. «Le mensonge a son origine dans la culture de l'oisiveté des dirigeants» rwandais qui veulent toujours vivre sur base de la domination des autres. Utiliser au Rwanda ancien par une classe sociale dominante le régime de Paul Kagame, à la nature éthno-revencho-féodo- fasciste , recours aux mêmes pratiques mensongères pour travestir la vérité sur la présence de ses soldats sur le sol congolais et ses objectifs économiques et hégémoniques.

 

Officiellement, les militaires rwandais s'étaient retirés de la RDC en octobre 2002 suite à l'« accord de Pretoria» entre Kagame et Kabila. Cependant, sur 23.760 militaires déclarés par le gouvernement rwandais 20.941 s'étaient retirés sous la supervision de la MONUC. Jusque là on n'a jamais su où s'étaient volatilisés les 2.819 militaires sans compter ceux qui étaient déjà infiltrés dans les rangs des combattants du RCD/Goma. En réponse à cette préoccupation soulevée à l'époque Paul Kagame avait dit qu'ils étaient en «mission à l'extérieur du Rwanda», mensonge grotesque.

 

Deux ans plus tard les militaires ex-RCD font défection de l'armée et prennent la ville de Bukavu en juin 2004 sous la direction de Laurent Nkunda et Jules Mutebusi. On constate l'entrée des troupes rwandaises à Bukavu à partir du quartier Nguba comme l'indique un rapport de Humains Right Watch et les témoignages de la population.  Avant cela, il était un certain  21 avril 2004 lorsqu' une patrouille de la MONUC au Nord-Kivu « avait été arrêtée par plus ou moins 400 militaires rwandais et priée de retourner à la base ». En réponse à ces accusations les autorités rwandaises brillaient toujours par les mensonges !

 

La deuxième entrée officielle des militaires rwandais intervient en janvier 2009 suite à un accord secret signé à Goma le 5 décembre 2008 entre les autorités congolaises et rwandaises. C'est fut alors l'opération «Umoja Wetu». On se souvient comment cette entrée avait bouleversée le paysage politique congolais avec l'éviction de Vital Kamerhe à la présidence de l'Assemblée nationale. Le Général Didier Etumba, chef d'état-major de l'armée congolaise, déclara même à la Voix de l'Amérique ( VOA) qu'il n'était pas informé de cette entrée des troupes rwandaises.

 

En plus ,au lieu de 500 soldats rwandais « observateurs» annoncés par le gouvernement congolais plus de 3.500 militaires rwandais entrent sur le sol congolais et participent aux opérations conjointes qui avaient pris fin le 25 février 2002. Sous les caméras, les militaires rwandais se retirent suite à la fin des opérations au bilan mitigé. L'opinion se pose des questions sans réponses sur ce qu'a été l'objectif réelle de ces opérations  et le nombre exact des soldats rwandais qui sont venus et ceux qui sont rentrés. Tout se passe dans une opacité suspecte !

 

Quelque temps après ce retrait tant médiatisé il était toujours constaté  non seulement la présence des militaires rwandais dans les rangs des unités CNDP qui venaient d'intégrer dans les FARDC suite aux accords de 23 mars mais aussi des unités homogènes à 100% rwandais sont répertoriés au Nord-Kivu se camouflant sous l'uniforme de l'armée congolaise. À commencer par le Général Bosco Ntaganda  jusqu'à certains sous officiers et officiers subalternes en passant par des officiers supérieurs comme le Lieutenant Colonel Mugabo récemment sortie d'une prison ougandaise et remis aux autorités de son pays (rwandais) le Kivu se trouvait dans une situation, en quelque sorte, d'occupation par des étrangers dont les actions et complots étaient légitimés par l'Etat.

 

Personnellement en tant qu'officier supérieur des FARDC ayant documenté cette présence militaire étrangère sur notre sol et recueillir plusieurs témoignages, je n'avais cessé d'alerter la hiérarchie militaire au niveau régional (Kivu) et national. Voici, en guise d'exemple, un petit extrait d'une correspondance adressée le 30 juin 2011 à Joseph Kabila, pendant que le Rwanda et le gouvernement congolais continuaient à nier, comme aujourd'hui, toute présence militaire rwandaise sur le sol congolais :

 

« Monsieur le Président, je reste convaincu, comme la plus part de nos compatriotes, que les accords politiques de Goma ont échoués et que, loin d’écarter la menace à la paix, les militaires rwandais deviennent de plus en plus omniprésent au Kivu et le Rwanda avait utilisé le processus d’intégration accélérée des hommes du CNDP pour accroître sa force militaire et son influence politique à l’Est de la R.D.C. (...) Ce phénomène aura certainement des conséquences déstabilisatrices pour la région »

 

Un an et quelques mois plus tard, on assiste à une scène théâtrale !  Alors que la rébellion du M23 avait déjà occupée une bonne partie de Ruchuru, le Rwanda mobilise toute la presse internationale et annonce que ses militaires vont se retirer du Congo. Quels militaires, d'où viennent-ils, où étaient-ils, comment et quand étaient-ils entrés et combien étaient-ils entrés ? Voilà que les autorités rwandaises qui niaient toute présence militaire au Congo venaient ainsi, non seulement, de mettre à nu leur mensonge mais aussi épinglé la responsabilité du régime de Joseph Kabila. Le Rwanda avait pris ce risque certainement pour fragiliser Joseph Kabila dont le gouvernement se présentait en victime d'une agression extérieure alors que les militaires rwandais étaient dans cette région avec la complicité de la plus haute autorité de l'État.

 

À Kinshasa l'UDPS, alors dans l'opposition, monte au créneau et  accuse, dans un communiqué du 6 septembre 2012 signé par son SG, Joseph Kabila de «haute trahison» et exige de le «déférer devant la justice congolaise». Le parti d’Etienne Tshisekedi reproche à Joseph Kabila d’avoir «signé des accords secrets avec le président Paul Kagame».

 

« L’UDPS constate que le pays a été tout simplement trahi. Le maintien sur le territoire national d’une armée étrangère à l’insu du peuple congolais constitue une complicité avérée de Monsieur Kabila», avait alors affirmé le secrétaire général intérimaire de l’UDPS, Bruno Mavungu, lisant la déclaration de son parti devant la presse au siège de l’UDPS à Kinshasa/Limete.

 

Ironie du sort, huit ans après, on n' aurait pas tord si l'on affirmait que Félix Tchisekedi et l'UDPS  se trouvent dans la même posture dite de « haute trahison » pour avoir autorisé secrètement et contre la volonté du peuple congolais la présence des militaires rwandais sur notre sol.

Aujourd'hui alors que la présence militaire rwandaise est avérée c'est le régime de Félix Tchisekedi qui sert à Paul Kagame de justification pour accréditer ses mensonges. En démentant la présence de ses troupes au Congo au cours de sa conférence de presse Paul Kagame a pris en témoin le gouvernement congolais !

 

Quelque temps après ce retrait médiatisé, le M23 progresse jusqu'à prendre le contrôle de la ville de Goma. Les rapports des Nations-Unis font alors état, outre le soutien matériel aux rebelles, de l'entrée sur le sol congolais de plus ou moins 1000 soldats rwandais ayant participés aux combats de Goma. Comme toujours les autorités rwandaises nient catégoriquement ! Mais cette fois-ci les preuves sont solides et c'est une équipe des experts mandatée par l'ONU qui les présentent, ce qui fait que la communauté internationale fasse pression sur le Rwanda.

Certains pays comme la Grande Bretagne, "principal soutien » du régime de Kigali coupent l'aide financier, les Etats-Unis suspendent à leur tour la coopération militaire avec Kigali mais comme tout menteur né Paul Kagame s'accroche à ses mensonges. Il tweette à l'époque : « La vérité réelle finira toujours par prévaloir. Il faut que les gens soutiennent les efforts en cours de la CIRGL et arrêtent le jeu du blâme ».

D'autres rapports vont suivre en établissant clairement l'entrée des troupes rwandaises sur le sol et le recrutement des ex-FDLR qui étaient à leur tour envoyé en renfort au Congo. Cet épisode étant passé après la défaite du M23, je dirais plutôt la décision de Kigali de lâcher l'affaire après les multiples pressions diplomatiques couplées des pressions militaires avec l'entrée en jeu des forces militaires de la SADC et la résistance des combattants locaux ,il s'est passé une période de pose dans cette pratique jusqu'au début de l'année 2019. Déjà vers 2018 les rebelles burundais recrutés et formés au Rwanda et truffés des militaires rwandais étaient envoyés au Sud-Kivu après l'échec du coup d'État au Burundi.

 

Étant isolé par tous les pays voisins (Uganda, Rwanda, Tanzanie et RDC, Joseph Kabila ayant pris de plus en plus ses distances après avoir cédé durant des années aux caprices de Paul Kagame) à cause de sa politique déstabilisatrice, Paul Kagame, à la surprise de tous, y compris des dirigeants des pays voisins, a su faire du nouveau président Félix Tshisekedi dont il était le premier à contester l'élection son nouveau et seul allié régionale.

 

C'est fut une nouvelle occasion pour ce tyran d'envoyer à nouveau ses militaires sur le sol congolais avec l'aval du nouveau régime congolais et cela, en violation flagrante de l'embargo des armes imposé par des Nations-Unis, des lois du pays qui exigent l'autorisation et l'information du parlement avant toute intervention d'une armée étrangère sur le sol congolais et contre la volonté du peuple congolais, surtout les populations du Kivu longtemps victimes de la barbarie rwandaise. Ainsi les mensonges continuent d'être utilisés systématiquement et sont couverts par les nouvelles autorités !

 

À l'heure où j'écris cet article, les militaires rwandais sont depuis plus d'un an dans les hauts plateaux d'Uvira, Mwenga et Fizi au Sud-Kivu où ils opèrent souvent sous la couverture des rebellions burundaises créées et financées par le Rwanda. Au Nord-Kivu des unités entières de l'armée rwandaise sont déployées depuis le début de l'an 2019 et les renforts sont entrés au début de ce mois d'avril 2020. Ils y sont habillés en tenue des FARDC avec insignes de nos militaires comme c'est fut le cas de ces 280 militaires (deux compagnies) dont l'annonce du retrait avait surpris l'opinion et provoquée la colère de l'UDPS.

 

Cette présence des militaires rwandais a été confirmée par la société civile, les députés, élus de la région, les enquêtes détaillés de la RFI, les rapports du «Kivu Security», un programme commun de Human Right Watch et Groupe d'Etude sur Congo basé à l'Université de New York dont dirige  Janson S, ex-expert en chef du groupe des experts des Nations-Unis pour le Congo ainsi que plusieurs autres sources crédibles. Presque tout le monde affirme que les rwandais sont chez nous sauf Kinshasa et Kigali !

 

Même les officiels rwandais n'ont cessé de se venter des exploits que leurs militaires accomplissent sur le sol congolais. Le 26 février 2020 le Général Major Mubarak Munganga, commandant de la division Est du Rwanda et la capitale de Kigali avait, devant un rassemblement des jeunes motards sensibilisés pour jouer aux « espions » en prélude de l'organisation prochaine à Kigali de la conférence de «Commonwealth», revendiqué cette présence militaire rwandaise dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux et dont avait fait écho la radio BBC en date du 28 février. Voici la traduction française, mot à mot, d'une partie de son discours en Kinyarwanda :

 

« (..) C'est pourquoi nous disons que nous devons maintenir la sécurité   des gens, à commencer par vous .   Et vous tous, connaissez votre rôle car la sécurité est   dans l'intérêt de  nous tous.  Ce n'est pas un contrat de travail que vous nous refusez ... De notre point de vue, j'ai vraiment de la chance d'avoir des guerres constantes, car sans les guerres, je deviendrais sans emploi et je serais renvoyé chez moi (....)  Mais nous avons décidé il y a longtemps que nous ferions ces guerres sans fin à l'extérieur du Rwanda, parce que le Rwanda est trop petit et ne peut pas supporter les bombardements ... Oui, là, à l'extérieur du pays.... Parce que là-bas, ils ont de grands pays(allusion faite à la RDC) et nous résolvons nos problèmes et les motards n'ont pas de problème (sécurité)... Mais si vous voulez que nous commencions des guerres au Mont Kigali, je ne connais pas Rebero,   peut - être Jali ... C'est comme se battre dans votre salon , nous pouvons blesser des enfants,   nous pouvons tomber sur et écraser le conjoint, nous pouvons briser les téléviseurs ....

 

Priez pour nous comme l'armée qui doit gagner des guerres à l'extérieur du pays, dans les pays étrangers ;   c'est ça ... Et  assurez-vous de ne pas faire de  mauvaises prières, car il y a des moments où je vois des   gens prier notre Dieu pour qu'il nous aide à éviter cette guerre ... Du fond du cœur, je dis: “Mon Dieu, n'écoutez pas leurs prières. Parce que j'ai besoin de ces batailles et des guerres que nous menons dans les pays étrangers pour durer ”; et c'est tout ... Ehhh ..... Alors que Mudacumura (chef des FDLR tué récemment au Nord-Kivu par un commando rwandais), 70 ans, se battait toujours et maintenant, moi j'ai 50 ans ; comment puis-je rentrer à la maison ? Non, je dois combattre les guerres là-bas à l'extérieur du pays et les gagner là-bas, à l'étranger, pas ici ( ...)  ».  Le message dans ce discours est donc clair !

 

Dans son discours, ce haut gradé de l'armée rwandaise , ayant en plus fait allusion à la compagnie aérienne rwandaise «RwandAir» qui ,selon lui, les facilitaient d'atteindre la RDC(comme un instrument de renseignement chaque année des dizaines des millions sont injectés dans cette compagnie), décrit ce qui se passe actuellement au Kivu où se trouvent les militaires rwandais.

Ce discours s'inscrit dans une logique de la politique de défense que James Kabare, à l'époque Chef d'etat major de l'armée rwandaise, avait pris le soin de souligner dès le début du retrait des troupes rwandaises du Congo en 2002. Après avoir passé en revue à l'aéroport de Kindu 500 militaires rwandais qui composait le premier bataillon à avoir quitté le sol congolais, s'adressant en Kinyarwanda à ces militaires et en présence des officiels congolais, James Kabare avait lancé un message fort qui concorde avec la réalité que nous vivons depuis 18 ans :

 

« Notre retrait du Congo ne signifie pas la fin de la traque des Interahamwe. Après les avoir arrêtés en dehors de nos frontières, le Rwanda le fera de l'intérieur de nos frontières ».

 

À entendre Paul Kagame mentir sur la présence de ses militaires au Congo, il n'y a donc rien d'étonnant car le mensonge c'est sa seconde nature. « Avec aplomb, sans que rien ne révèle un trouble éventuel, à part les mains qui s'agitent et des longues jambes qui se croisent où se déplient, Kagame peut nier les évidences, mentir en vous regardant droit dans les yeux », avait écrit Colette Braekman. C'est un menteur né qui fait partie d'une société au mensonge comme culture.

 

Le 08 Janvier 1994, la première Ministre rwandaise Agathe Uwizeyimana avait déclaré devant le Chef de la mission des Nations-Unies au Rwanda : « les rwandais sont des menteurs et cela fait partie de leur culture. Dès le jeune âge on leur apprend à ne pas dire la vérité surtout si cela peut leur nuire ». Avec un type comme Kagame qui, en plus, a conscience des conséquences diplomatiques d'une telle présence militaire violant l'embargo des armes il ne peut jamais oser dire la vérité. Ce qui est étonnant, c'est l'attitude des nouvelles autorités congolaises depuis début 2019.

 

Vital Kamerhe qui était toujours catégorique face à la présence militaire rwandaise sur le sol congolais jusqu'à sacrifier son poste de la présidence de l'Assemblée nationale en 2009 est celui qui, au mépris de sa base hostile aux rwandais, a fait preuve de la camaraderie avec les autorités rwandaises qui ont endeuillés le Congo et a toléré la présence militaire rwandaise au Kivu. J'étais personnellement scandalisé par cette attitude. Quant à Félix Tshisekedi dont le parti accusait, il y a peu, Joseph Kabila de «haute trahison» et réclamait qu'il déféré à la justice pour avoir fait entrer et maintenu en clandestinité les soldats rwandais au Nord-Kivu est celui qui recours aujourd'hui à la même pratique en violation des règles et contre la volonté du peuple.

 

En ce peu de temps du pouvoir on a assisté dans le chef des deux personnalités du Cash un revirement de 380 degrés dans l'attitude vis-à-vis du Rwanda qui est à la base de la déstabilisation du Kivu depuis plus de 20 ans. Comment comprendre cette situation ? Pourquoi tenir des discours et prendre des positions qui rencontrent les intérêts de la population pour enfin prendre la direction opposée lorsqu'on accède au pouvoir ? C'est la magie des hommes politiques congolais !

 

Ainsi Paul Kagame, dans sa logique des mensonges systématiques, a certainement menti dans sa conférence de presse en plus de vouloir faire la diversion en orientant les projecteurs sur le Burundi qu'il accuse d'avoir les troupes au Congo. Est-il devenu un agent de renseignement de l'État congolais?

Comment sait - il que les militaires burundais sont au Congo ? Il le sait car ses propres militaires se livrent une guerre particulièrement agressive depuis trois jours dans les hauts plateaux. Nous devons affirmer sans peur d'être contredit qu'en plus d'être complice de la présence dangereuse de militaires rwandais dans notre pays les autorités de Kinshasa mentent le peuple congolais sur cette affaire. Car un mensonge par omission de dire la vérité reste un mensonge !

 

Il est donc temps de revenir à la raison pour mettre fin à ce cycle de couvrir les mensonges du Rwanda. Lorsqu'on collabore avec un président de la nature de Paul Kagame on ne doit jamais perdre de vue sa nature, ses objectifs et ambitions. C'est un serpent mordant qui finira par mordre même les autorités actuelles qui lui font confiance. J'en suis certain.  La présence des militaires rwandais sur le sol congolais n'a fait que nous apporter malheur durant plus des décennies.

 

Une lueur d'espoir est apparue pour la population de l'Est avec l'avènement de l'alternance de 2018 car on a cru que les mauvaises pratiques de l'époque de Joseph Kabila allaient être abandonnées pour mettre en place une nouvelle politique de rétablissement de la paix dans l'Est en tenant compte des facteurs de la guerre. Mais plus d'un an après, non seulement les militaires rwandais se consolident davantage au Kivu mais aussi nôtre territoire sert de champ des batailles pour les armées étrangères faisant des dégâts énormes : massacres, incendies des villages, assassinats ciblés, embuscades des convois des civils... La situation devient de plus en plus confuse plus que les dernières années de Joseph Kabila.  Jusqu'à quand ?  C'est la seule question citoyenne aux nouvelles autorités !